Bahreïn à nouveau annulé en 2012 ? (20)

À moins de deux semaines du Grand Prix qui s'annonce comme le plus tendu de la saison hors de la piste, le président du Circuit International de Bahreïn a affirmé que la plupart des récentes publications dans la presse témoignant de manifestations violentes dans le royaume de Bahreïn n'avaient aucune valeur, les journalistes ne s'étant pas déplacés sur place et n'ayant pas conséquent pas d'idée véritable en ce qui concerne la sécurité du pays. Dans son communiqué, l'homme bahreïni a même fait part des impressions positives de l'équipe Lotus, qui a récemment envoyé quelques-uns de ses membres analyser la situation à Bahreïn, mais cela semble avoir mis un peu plus d'eau dans le gaz, ces propos étant en théorie strictement confidentiels.

Plusieurs médias font en tout cas état d'une recrudescence de la violence dans les villages à proximité de la capitale, Manama, où les confrontations entre manifestants et forces de l'ordre sont de plus en plus nombreuses. Un camp parle d'une situation sous contrôle, l'autre exige des réformes et promet de perturber fortement le Grand Prix qui se tiendra le week-end du 22 avril à Sakhir.

Le responsable du circuit, Zayed Rashed Al Zayani, dénonce ce qu'il considère être une "campagne de désinformation", et demande aux équipes de s'informer auprès d'entités correctement informées et neutres, tout comme l'ont également demandé les groupes d'opposition récemment. "Ce qu'il se passe, c'est que des observateurs de salon, qui ne sont pas suffisamment intéressés ou engagés pour enquêter par eux-mêmes, mènent ce débat au dépens des parties neutres qui ont pris la peine d'enquêter sur la situation de première main. Cela, combiné aux propos alarmistes de certains petits groupes extrêmistes sur les réseaux sociaux, a créé d'énormes fausses croyances sur la situation actuelle.

Nous avons accueilli un grand nombre de personnes à Bahreïn au cours des dernières semaines et ils ont tous découvert par eux-mêmes que le royaume était prêt à recevoir la Formule 1 dans de bonnes conditions. J'exhorte donc toutes les parties concernées de la discipline à écouter les personnes ayant un point de vue informé et éduqué de la situation et de fonder leurs opinions sur des faits, tels que présentés par des observateurs neutres."

Parmi les citations favorables provenant de dignitaires ayant visité le pays dernièrement, le communiqué d'Al Zayani souligne un rapport déposé la semaine dernière par deux membres de l'écurie Lotus. Ceux-ci auraient dit : "Oui, il faut s'assurer de la sécurité du circuit et des équipes, c'est ce qu'ils font et ils sont à l'aise avec leurs plans. Si manifestations il y a, elles devront être pacifiques. Vous verrez peut-être des bannières et peut-être des pneus en flammes, mais ils ne s'attendent pas à plus que cela. Nous avons quitté Bahreïn beaucoup plus confiants quant au contrôle de la situation. Pour être honnêtes, si ce n'était de quelques policiers supplémentaires, vous ne verriez pas de différence en comparaison avec la dernière année où nous y étions."

Il se trouve cependant que ces propos n'auraient rien eu à faire dans ce communiqué et qu'ils ont été en partie déformés. L'écurie Lotus a rapidement envoyé un démenti, assurant qu'elle ne prendrait position que selon les directives de la FIA, l'instance sportive dirigeant la F1 : "Aujourd'hui, le Circuit International de Bahreïn a émis un communiqué de presse comportant des déclarations de notre équipe en faveur du Grand Prix de Bahreïn. Les déclarations choisies étaient issues d'un document de travail complet, interne et confidentiel, qui a été envoyé à tous les teams managers de F1, également sur une base confidentielle, la semaine dernière. Lotus est l'un des douze concurrents du championnat du monde de Formule 1 et n'envisagerait jamais de se substituer à la seule entité habilitée à décider si un Grand Prix devait avoir lieu, la FIA. Par ailleurs, nous soutenons la déclaration émise par la FOTA (l'association des équipes), annonçant que nous prendrions pas de décision mais que suivrions la FIA."