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Incroyable podium en Malaisie : Alonso vainqueur, Pérez 2è

Dimanche 25 Mars 2012, 22:38 , par jg56 Publié dans #Infos 2012

Sergio Perez, Fernando Alonso, Lewis Hamilton, Ferrari, Sauber, 2012 Malaysian Formula 1 Grand Prix, Formula 1S'il y avait bien une course imprévisible, c'était bien ce Grand Prix de Malaisie 2012, avec de la pluie, du suspense, des dépassements, des accidents... Des rebondissements ! Le départ s'est fait sur une piste humide et les deux pilotes McLaren sont restés en tête, suivis par Grosjean qui avait pris un bon départ. Fernando Alonso a lui aussi été opportuniste, tout comme Räikkönen ou Senna, entre autres. Au 4è tour seulement, surpris par la pluie qui s'intensifiait, Grosjean est sorti de la piste et a abandonné. Deux à trois tours plus tard, les premiers pilotes sont rentrés aux stands mettre des pneus "pluie extrême" puis, comme la pluie redoublait, la voiture de sécurité est entrée en piste au 9è tour avant que la course soit purement et simplement interrompue.

Ce n'est qu'environ cinquante minutes plus tard qu'elle a pu reprendre, avec quelques pilotes opportunistes là aussi. Rapidement, quand le peloton est reparti, les pilotes qui en ont alors profité se nommaient Fernando Alonso, qui semble piloter cette année une bien piètre Ferrari, et Sergio Pérez, le roi des pneus puisqu'il semble savoir les économiser jusqu'à trois voire quatre fois plus que certains autres pilotes de F1. Ces deux pilotes sont restés en tête et au fil que la piste séchait, Pérez s'est petit à petit rapproché d'Alonso, sans que le poleman Hamilton ni leurs autres poursuivants, qui ont en principe des monoplaces plus performantes, puissent les rattraper dans leur rythme effréné.

Alors qu'Alonso brille, son coéquipier Felipe Massa sur la 2è Ferrari dégringolait dans le classement, n'étant finalement plus qu'au niveau des Caterham se battant pour la 15è ou la 16è place. En fin de course, à 10 tours de l'arrivée, Kamui Kobayashi doit abandonner, regardant depuis le bord de la piste son coéquipier Pérez se battre avec Alonso pour la victoire. Le reste du peloton, mené par Hamilton, ne peut plus les rejoindre. Le double champion du monde en titre Sebastian Vettel s'accroche avec la HRT de Karthikeyan et subit une crevaison, qui l'envoie hors des points. Ni lui, ni Rosberg, ni Button, ni Massa ne pourront atteindre le top 10, ce qui montre que les écarts entre ces pilotes de top teams et du milieu du peloton se sont considérablement réduits cette année, pour le plus grand bonheur des spectateurs.

Durant ce temps, en tête, Pérez fond littéralement sur Alonso et semble rouler droit vers un magnifique dépassement sur le double champion du monde espagnol, ce qui lui assurerait à lui et à son équipe Sauber leur première victoire. Cependant, à six tours du but, Pérez sort de la piste et perd quelques précieuses secondes qui garantiront à Alonso une étonnante victoire malgré une Ferrari en manque de performances (on se rappelle également qu'Alonso était mis sous pression en Australie la semaine dernière par Maldonado pour la 5è place et que le vénézuélien avait abandonné juste à la fin, sauvegardant la 5è place d'Alonso dont les temps au tour chutaient de la même manière qu'ici en Malaisie). Pérez est cependant lui aussi assuré de garder sa 2è place sur le podium, devant le lointain peloton mené par Hamilton.

 

"Nous sommes si fiers de toi, c’est l’une des plus belles victoires !" s’est alors exclamé Stefano Domenicali, le directeur de la Scuderia Ferrari, dans la radio de son pilote à l'arrivée de la course, non sans émotion. Cependant, Alonso et Ferrari, notamment au regard du classement décevant de Felipe Massa, gardent en tête que ce résultat reste tout à fait inattendu par rapport au niveau de performance global de la F2012, qu’Alonso juge toujours trop loin de la concurrence. Cependant, l'espagnol a su profiter au mieux des conditions de piste détrempées et d'une course animée, qui ont su gommer les problèmes de début de saison de l'équipe italienne, sur l’espace d’un Grand Prix. Pourtant, durant les qualifications hier, Alonso a même bien failli ne pas atteindre le top 10, ce qui aurait pu lui agurer une course tout à fait différente.

"Nous n’étions pas compétitifs en Australie. C’est incroyable !" s’est encore étonné Alonso au terme de la course. "Hier, nous avons maximisé le potentiel entre nos mains, en passant de justesse en Q3. Nous avons gardé notre calme, nous avons changé les pneus en intermédiaires et en slicks à des moments parfaits. C’est un dimanche dont nous nous souviendrons. Félicitations à toute l’équipe !"

Alonso est cependant resté lucide et a averti qu'il ne fallait pas s’attendre à voir surgir l'équipe au cheval cabré en tête des prochaines courses : "Je pense que ça ne change rien, pour être honnête. Nous sommes dans une situation dans laquelle nous ne voulons pas être. Nous nous battons pour arriver en Q3 et notre objectif était de ne pas perdre trop de points par rapport aux leaders - c’est la nouvelle positive, nous n’en avons pas perdu, mais il y a beaucoup de choses à améliorer et je sais que l’équipe fait beaucoup d’efforts car nous sommes très unis. Nous allons être heureux de cette victoire ces prochains jours mais cela ne change rien à ma motivation pour pousser encore plus pour améliorer le niveau de la voiture dans le futur."

"C’était une course incroyable !" a-t-il repris un peu plus tard. "Je suis très heureux, pour moi et pour toute l’équipe : je suis fier de ce fantastique groupe de personnes. Pendant que nous étions dans ces moments difficiles, personne n’a renoncé. En fait, tout le monde a redoublé d’efforts pour essayer de rattraper le retard. La stratégie était parfaite, les mécaniciens ont fourni un travail impeccable, les ingénieurs ont fait de leur mieux en préparant la voiture et j’ai piloté à mon maximum pendant l’ensemble de ces 56 tours de course. Je n’aurais jamais parié sur cette victoire - et je pense que ceux qui l’ont fait ont récolté une somme considérable !

Quand je suis retourné aux stands au terme du tour d’honneur, je ne savais pas où garer la voiture : gagner avec tous les problèmes que nous avons eu est quelque chose de vraiment extraordinaire. Sur piste humide, j’étais vraiment très bien, mais ensuite la piste s’est mise à sécher et nos faiblesses se sont révélées d’elles-mêmes. Sergio Pérez était très proche et j’ai essayé de rester sur la trajectoire sèche : s’il voulait me dépasser, il devait donc prendre le risque de passer par le mouillé."

Alonso a conclu : "Hier, lui et moi avons terminé neuvième et dixième et aujourd’hui nous nous sommes retrouvés à la lutte pour la victoire, ce qui montre à quel point ce championnat est imprévisible. Notre objectif était de limiter les dégâts lors de ces premières courses du championnat et maintenant nous nous retrouvons en tête du classement. À présent, nous devons absolument améliorer la performance dès les prochaines courses en Chine et à Bahreïn. Nous devons nous remettre au travail dès à présent pour trouver les deux ou trois dixièmes qui nous remettraient dans la lutte pour les premières places car il faut rester réaliste : cette situation où nous mènons le classement ne pourra pas durer."

 

Du côté de l'écurie Sauber, on n'est pas moins modeste puisqu'il s'agit là du 4è podium de l'histoire de l'écurie suisse et du premier pour le jeune pilote mexicain Sergio Pérez, qui a bien failli réaliser l’exploit de signer la victoire du Grand Prix de Malaisie avant de sortir de la piste à 6 tours de la fin, perdant les quelques précieuses secondes qui ont "sauvé" Alonso et Ferrari. Cependant, tout comme du côté de l'équipe italienne, Sauber est consciente que son niveau réel se situe plutôt vers le milieu du peloton et qu'elle ne pourra pas lutter pour la victoire à chaque course.

"Je rattrapais Fernando Alonso en fin de course et je savais que je devais le dépasser vite car je perdais mon train de pneus avant et je subissais beaucoup de dégradation en le suivant de très près. Je suis ensuite sorti large sur le vibreur au 14è virage." Malgré cette erreur, Pérez ne nourrit pas de regrets et savoure ce qui est déjà une importante victoire pour son équipe : "Le team a fait un super travail et m’a toujours appelé aux stands au bon moment. Fernando a malheureusement creusé l’écart sur le dernier arrêt et ça a été trop juste pour le doubler par la suite. Le team a fait un super travail et je suis vraiment heureux pour eux."

"Quel résultat superbe !" s’est enchanté le patron, Peter Sauber, très ému. "Sergio a piloté de façon incroyable et a dépassé nos attentes. Ce qui m’a le plus surpris est le fait qu’il fut compétitif dans toutes les conditions, avec tous les types de pneus. Que ça ait été en pluie, intermédiaires ou slicks, il a toujours été l’un des plus rapides, si ce n’est le plus rapide. Cela montre aussi évidemment le grand potentiel de la voiture.

Je souhaite adresser un énorme compliment à Giampaolo Dall’Ara et ses hommes pour avoir fait un superbe travail stratégique. Merci également à tout le monde à l’usine d’Hinwil. Je suis désolé pour Kamui, qui a dû s’arrêter sur un problème technique. Néanmoins, ce fut superbe et un jour important pour l’équipe."

Ces dernières saisons, après avoir révélé au petit monde de la F1 tout le talent de Kamui Kobayashi, Peter Sauber vient donc de faire de même pour le jeune Sergio Pérez. En 2012, la Sauber C31, bien qu'elle ne soit pas encore au top niveau de McLaren par exemple, est particulièremlent rapide. Les ingrédients sont donc réunis pour que Sauber continue sur sa lancée cette saison et qu'elle accède pourquoi pas à l'objectif suivant : la victoire. Après la magnifique performance qu’il a réalisée en Malaisie, Pérez reste cependant réaliste quant au déroulement de la suite de la saison. Il sait pertinemment qu’il ne pourra pas prétendre à la victoire lors de chaque week-end de course mais que des occasions comme celles de ce GP pourraient peut-être de nouveau se présenter.

"L’objectif est de continuer à améliorer la performance globale de la voiture. Nous devons travailler dur tout en restant, bien sûr, réalistes. Même si notre rythme en course était bon, nous ne devons pas oublier que ce résultat est arrivé lors d’une course où les conditions étaient extrêmes. Je veux toujours gagner des courses et je pense vraiment que ma première victoire en F1 viendra tôt ou tard. Dans un monde idéal, elle arrivera cette année," a conclu Sergio Pérez.

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