À 23 ans et 134 jours, Sebastian Vettel, déjà plus jeune auteur d'une pole position et d'une victoire, est devenu aujourd'hui le plus jeune champion du monde de l'Histoire de la Formule 1, en effaçant Fernando Alonso des tablettes, qui était avant lui le plus jeune pilote à avoir jamais remporté le titre suprême, il y a cinq ans.

Pour l'anecdote, Vettel n'a justement occupé qu'une seule fois la tête du championnat du monde : à l'issue de ce dernier Grand Prix à Abu Dhabi ! Cela est plutôt difficile à croire, mais ses excellents résultats ne l'avaient jusqu'à présent jamais mené tout en haut du classement. Et une chose est sûre, ce nouveau barème de points qui n'avait jusqu'à présent pas réussi à Vettel promet des retournements de situation à tout moment. Il a également permis pour la première fois à la F1 d'avoir encore quatre pilotes en lutte pour le titre au départ de la dernière épreuve de la saison.

Cette ultime course de la saison à Abu Dhabi commençait d'ailleurs plutôt tranquillement. Vettel, qualifié 1er, et Hamilton, 2è, conservaient leur position à l'issue du premier virage. Par contre, Alonso, parti 3è, fut dépassé par Button. Quant à Webber et Massa, respectivement 5è et 6è, ils ont eux aussi gardé leur position. L'élément qui a changé toute la donne du Grand Prix et donc de l'attribution du titre fut en fait l'accrochage entre Michael Schumacher et Vitantonio Liuzzi à la chicane n°6, car la voiture de sécurité est entrée en piste. Certains pilotes du second plan, comme Nico Rosberg ou encore Vitaly Petrov en ont donc profité pour rentrer aux stands. Un peu plus tard, le deuxième du classement du championnat, Mark Webber, effleure un rail, et par sécurité, son écurie le fait rentrer aux stands. Le leader du championnat, Fernando Alonso, l'imite quelques tours plus tard, son équipe Ferrari pensant qu'il fallait se focaliser sur le principal adversaire de l'espagnol au championnat. Mais que ne fut-ce pas le véritable tournant de cette course au titre ! Les deux hommes, suivis de Felipe Massa, sont sortis en plein dans le trafic dont ils n'ont pas réussi à se débarrasser, et Rosberg et Petrov s'étant arrêté en tout début de course, ils étaient deux autres pilotes à s'intercaler entre Webber et Alonso, et la tête de la course. Comme Sebastian Vettel était le leader de la course, il fallait à Fernando Alonso terminer au moins 5è, mais les deux Renault et Nico Rosberg ne se sont pas fait dépasser, et par conséquent, Alonso, pourtant premier du classement avant cette dernière course, a terminé 7è et a ainsi perdu le titre qui lui était presque servi sur un plateau. Webber quant à lui, devait au moins terminer devant Alonso, ce qui n'a pas été le cas. Enfin, Hamilton, dernier des quatre concurrents au titre avant cette course, devait gagner la course et espérer qu'Alonso ne termine pas dans les points, ce qui n'a pas été le cas non plus. Restait donc le jeune Sebastian Vettel, leader de la course. Malgré sa troisième place au classement avant l'ultime épreuve de la saison, il a réussi à remporter son premier titre de champion du monde de Formule 1, en effectuant une course parfaite.

Ses 10 pole positions et 5 victoires cette saison sont évidemment récompensées à juste titre. « Je suis sans voix, pour être honnête. Je ne sais pas ce que je dois dire à cet instant. Ça a été une saison incroyablement difficile physiquement et mentalement mais nous avons toujours cru en l'équipe et la voiture et j'ai gardé confiance en moi. » a confié l'allemand. « Aujourd'hui a été tout le long une journée très spéciale pour moi ; ce matin, je me suis levé et j'ai simplement essayé de rester calme et d'éviter le contact avec les gens. »

« Je n'ai donc été qu'une seule fois en tête de ce championnat, mais ça aura été lorsque cela importait : aujourd'hui ! » s'est réjoui Vettel.
« Je suis sans voix, comme je l'ai dit. La voiture était phénoménale. Le départ a été serré avec Lewis puis nous avons eu un peu de graining sur les pneus, mais ensuite ça s'est stabilisé. » a continué le nouveau champion du monde de Formule 1. « C'était bien d'entendre que Lewis était bloqué par Kubica, et j'ai pu creuser l'écart, mais pour dire vrai, je n'étais au courant de rien tant que je n'ai pas vu le drapeau à damiers. Guillaume (Roquelin, dit "Rocky", son ingénieur de course) essayait tout le temps de me donner des conseils, et je me disais « Pourquoi ce gars est-il aussi nerveux ? Je dois me trouver dans une position sacrément intéressante ! » Après avoir coupé la ligne, "Rocky" m'a simplement dit « Ça a l'air bon mais nous devons attendre. » puis il est ensuite revenu à la radio en hurlant que nous avions remporté le championnat ! »

« Je dois remercier tous les mécaniciens, tous mes ingénieurs, tous les gars à Milton-Keynes, qui travaillent comme des damnés et qui doivent apprécier ce moment. Je remercie aussi ceux qui sont en Autriche, et tous ceux qui m'ont soutenu dès le début. » a ajouté Vettel, très ému, revenant ensuite sur la saison qui vient de s'achever : « C'est incroyable ! Je ne sais pas combien de fois nous avons eu un leader différent au championnat. Ferrari était là, McLaren est revenue, Lewis était en tête du championnat, il a ensuite abandonné en Hongrie, moi-même en Australie et en Corée du Sud... Je crois que chacun d'entre nous a connu des hauts et des bas. La saison a été très dure mentalement, mais parfois on doit faire abstraction de ce que les gens disent et faire notre job. Je suis très fier. » a-t-il conclu.