Di Montezemolo veut relancer l'aspect de recherche en F1
Le président du groupe Ferrari-Fiat, Luca di Montezemolo, a réitéré sa menace de quitter la Formule 1 si la catégorie reine du sport automobile n’optait pas pour des changements appropriés et souhaités par le Cheval Cabré, à savoir des règlements et des technologies plus orientés vers de la recherche.
Lors des traditionnelles finales mondiales de Ferrari qui se sont déroulées ce week-end sur le circuit du Mugello, l'italien s'est adressé à une foule de tifosis et a donc avancé tout un tas de propositions évidemment censées avantager Ferrari et plaire aux supporters italiens. Di Montezemolo a ainsi proposé d'ajouter ce circuit du Mugello - propriété de Ferrari - dans le calendrier de la F1 et a surtout réaffirmé son souhait d’introduire une troisième monoplace en F1 qui serait allouée à une petite équipe, réaffirmant aussi son envie de retrouver des essais privés en cours de saison et de diminuer l’importance donnée à l’aérodynamique, talon d’Achille de Ferrari et point fort de l'équipe championne 2011 et 2012, Red Bull-Renault.
Le président de Ferrari a déclaré : "Ce qui ne va pas, c’est que 90% de la performance est maintenant exclusivement basée sur l’aérodynamique. Un autre aspect négatif, c’est que notre sport est la seule discipline au monde où les essais ne sont pas autorisés. Nous construisons des voitures, pas des hélicoptères, des fusées ou des avions. Bien sûr, il ne faut pas revenir aux excès d’il y a quelques années, mais il ne faut pas non plus que nous tombions dans la position où nous ne pouvons pas donner aux jeunes pilotes, tels que ceux de la Ferrari Driver Academy, la possibilité de faire des essais.
Enfin, il y a la question de la troisième voiture, que nous ne soutenons pas vraiment pour défendre nos intérêts personnels mais pour le bien de notre sport en général. Nous estimons que l’intérêt des fans, des médias et des sponsors pourrait être accru s’il y avait un nombre plus important de voitures compétitives sur la piste plutôt que des monoplaces qui sont deux ou trois secondes plus lentes, et qui se font prendre un tour après seulement quelques boucles. Par exemple, rappelez-vous qu’en 1991, Giancarlo Baguetti a remporté le Grand Prix de France à Reims au volant d’une Ferrari privée. Ce serait bien de voir une de nos voitures arborer les couleurs américaines à l’avenir, ou chinoises, ou peut-être celles d’Abu Dhabi."
Même s'il a reconnu que la F1 était en quelque sorte indispensable à Ferrari, di Montezemolo a tout de même laissé entendre que la Scuderia pourrait quitter la F1, car selon lui ce n'est pas parce que Ferrari est déjà en F1 depuis 1950 que cela continuera éternellement : "La Formule 1 est notre vie, mais il n’y a pas de F1 sans Ferrari, tout comme Ferrari serait différente sans la Formule 1. Nous pouvons être très patients mais il y a des conditions très précises pour nous afin de continuer notre travail en F1. Nous ne courons pas seulement pour la publicité que la Formule 1 nous apporte, mais avant tout pour faire avancer nos recherches dans tous les domaines de nos voitures de série : le moteur, le châssis, les composants mécaniques, le matériel et l’aérodynamique. Cela se fait à un tel point chez Ferrari que le transfert de technologies de la F1 à nos voitures de série a augmenté de manière exponentielle au cours de ces vingt dernières années. Nous soutiendrons donc nos idées comme bon nous semble, de la meilleure façon possible, mais soyons clairs : pour ceux qui sont d’accord, pas de problème, mais les autres devront accepter que c’est notre position. Si la Formule 1 veut toujours de Ferrari, elle doit changer et redevenir la pointe de la recherche, tout en gardant un œil sur les coûts. Nous ne sommes pas en Formule 1 en tant que sponsor, nous sommes un constructeur."
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