Felipe Massa menacé chez Ferrari (5)
Ferrari a indiqué que Felipe Massa n'avait pas été écarté pour la saison 2013, malgré une campagne 2012 pour le moment décevante, encore plus que les deux dernières saisons. Pour éviter aux rumeurs d'enfler autant qu'elles l'ont fait récemment, le porte-parole de l'équipe italienne, Luca Colajanni, a en effet assuré que rien n'indiquait que Massa serait remercié après 2012. D'autant que le brésilien a reçu beaucoup d'éloges de son coéquipier Fernando Alonso dernièrement. Pourtant, le bilan comptable de Massa, après cinq manches, ne s'élève qu'à deux petits points quand son coéquipier a déjà remporté une course et mène le championnat avec 61 points ! "Nous n'avons pas décidé qui va être notre deuxième pilote en 2013, mais Felipe n'est pas exclu," a assuré Luca Colajanni.
À une semaine du Grand Prix de Monaco, alors que les rumeurs d'un licenciement imminent - peut-être même en cours de saison - vont bon train, le principal intéressé s'accroche aux soutiens qu'il reçoit de son entourage, et à commencer par ceux d'Alonso : "Je sens que toute l'équipe compte sur moi. Bien sûr, ils ne sont pas contents des résultats et je ne le suis pas non plus. Nous voulons tous sortir de là et revenir à la normale. C'est possible et il est clair que c'est ce que je veux. Je sais qu'avec l'aide de l'équipe, nous y arriverons," a déclaré celui qui fut vice-champion du monde en 2008.
Loin d'être ridicule face à un Michael Schumacher en état de grâce en 2006 et au coude-à-coude avec Kimi Räikkönen les trois années suivantes, le pilote de l'écurie de Maranello n'est jamais parvenu à rivaliser avec Alonso depuis que ce dernier a intégré Ferrari en 2010. Pour beaucoup, cela ne serait pas dû à Alonso lui-même mais au terrible accident que Massa a subi lors des qualifications du Grand Prix de Hongrie en 2009, après avoir été percuté par un ressort échappé d'une autre monoplace. Depuis, et bien qu'il le nie, force est de constater que le brésilien a eu bien des difficultés à faire parler son talent et à montrer la pointe de vitesse qu'on lui connaissait.
"Je me suis posé la question 45000 fois et je ne pense pas que je ne le sois plus. Pourquoi ne le serais-je plus ?" rétorque-t-il quand on lui demande s'il estime être moins rapide qu'avant son accident. "Ayant gagné onze courses en trois ans et comparer cela à mes résultats actuels, la question est évidente. Mais ce n'est pas comme si je ne m'étais posé la question qu'à moi-même : j'ai cherché des réponses en posant toute une série de questions à de nombreuses personnes et en subissant de nombreux examens médicaux. Tous les docteurs que j'ai consultés sont prêts à jurer la main sur le cœur qu'il n'y a absolument aucune trace de l'impact avec le ressort qui m'a heurté.
En ce qui me concerne, je ne me sens d'aucune façon différent de ce que j'étais avant ce week-end-là. Par exemple, s'il était vrai que je n'avais plus la même volonté de gagner qu'avant, ou le même courage, alors comment peut-on expliquer le fait que, au départ de la course, je suis encore probablement l'un des pilotes qui gagne le plus de places ? D'ailleurs, vous voyez que je ne suis toujours pas du genre à me retenir quand vient le moment de dépasser."
S'il est une chose que Felipe Massa ne peut en revanche pas réfuter, c'est les difficultés qu'il a à exploiter tout le potentiel de sa Ferrari. Chaque année depuis 2010, Massa perd toujours plus de terrain par rapport aux performances de son coéquipier Alonso. "Ce n'est clairement pas une voiture très facile à piloter et il est difficile de trouver un bon équilibre. Plusieurs fois, je me suis retrouvé à me battre avec la voiture et, dans ces conditions, il est facile de perdre un dixième de temps ici et là. Peut-être que je souffre un peu plus avec mon style de pilotage car je n'arrive pas à adopter une manière douce de conduire. Il est bien connu que nous n'avons pas encore suffisamment d'appui aérodynamique et que nous manquons de motricité en sortie des virages lents, ce qui pourrait être le plus gros problème. En Espagne, nous avons fait un progrès significatif qui a clairement pu être constaté avec les performances de Fernando en course, mais j'avais aussi un bon rythme lorsque j'avais une piste claire devant moi," se rassure Massa, concluant : "Nous avons également un peu progressé en termes de vitesse de pointe, un autre domaine dans lequel nous avons souffert dès le début de la saison."
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