Les diffuseurs soufflés seront bridés (6)
Après deux journées de controverse intense à propos de la limitation des diffuseurs soufflés, énième rebondissement : la FIA a indiqué qu’elle était prête à revenir en arrière sur toutes ses décisions si elle avait l’accord unanime des écuries. Autrement dit, la limitation des diffuseurs soufflés en 2011 ne prendrait pas effet et ce n'est qu'en 2012 que ce système serait totalement banni.
Après avoir accordé une concession de dernière minute vendredi matin aux équipes motorisées par Renault, ce qui a provoqué la colère des équipes motorisées par Mercedes alors qu'elles avaient déjà eu une concession en début de semaine, la fédération avait finalement décidé, au sortir d'une longue réunion avec les représentants des différents motoristes, que seule la concession pour Mercedes était appliquée (une injection d'essence sur la moitié des cylindres durant le freinage). Elle avait en outre ajouté que l'ouverture des papillons de gaz était fixée à 10% quelque soit la puissance moteur et enfin que toutes ces modifications valaient pour l'ensemble des équipes et qu'il n'y avait aucune concession individuelle.
Toutefois, après une réunion extraordinaire du groupe de travail technique ce samedi juste avant les qualifications, une réunion jugée positive par Christian Horner et Éric Boullier, représentants du moteur Renault, la FIA a indiqué qu’elle était en fait prête à faire marche arrière dans toutes ses décisions ! Consciente de la difficulté de limiter les diffuseurs soufflés sans pénaliser un motoriste en particulier, la fédération pense que la meilleure solution est maintenant de revenir à la situation du dernier Grand Prix à Valencia, où les diffuseurs n’étaient pas encore limités (seules la cartographie moteur avait été limitée pour les qualifications, en fonction de la cartographie de la course). Ce changement de règlement sera donc opéré dès le prochain Grand Prix en Allemagne mais uniquement si toutes les équipes donnent leur consentement.
Ainsi, la fédération a chargé la FOTA, l'association des écuries, de réunir les signatures de tous les teams afin d’annuler la limitation des diffuseurs soufflés et de s’assurer qu’elles ne déposeront pas une réclamation si l’on revient à l’ancienne réglementation.
"Les mesures qui ont été communiquées aux équipes ce matin par le département technique de la FIA restent d’application pour le reste du week-end. Cependant, lors de la réunion extraordinaire du groupe de travail technique de ce samedi matin, les participants ont discuté de la possibilité de revenir aux réglages et stratégies utilisés avant Silverstone. Si les équipes donnent leur accord unanime, la FIA est prête à valider ce retour jusqu’à la fin de la saison actuelle." a précisé la FIA dans un communiqué.
Actuellement, dix des douze équipes qui composent le plateau de F1 ont donné leur feu vert. Si dans un premier temps on a cru qu'il manquait les signatures de Sauber, équipée d’un moteur Ferrari, et Williams, motorisée par Cosworth, cette dernière a décidé de rejoindre les autres tandis que Ferrari a changé d'avis et a rejoint Sauber dans l'opposition. Pour le moment, les raisons restent encore à préciser. "Il n'y a pas eu d'accord unanime mais nous n'en sommes pas loin. Nous en avons besoin pour enfin continuer à nous concentrer sur la course et tourner cette page." a déclaré le directeur technique de McLaren, Paddy Lowe.
Lors de la première réunion du groupe de travail technique, qui a eu lieu ce samedi avant les qualifications, toutes les écuries avaient en effet donné leur accord, y compris Ferrari, mais à l’exception de Williams et Sauber. À ce moment, les équipes ne savaient pas quel était l’impact de la limitation des diffuseurs soufflés qui a lieu dès ce week-end, puisque les qualifications n’avaient pas encore eu lieu. Toutefois, après avoir vu qu’elle ne concédait plus qu’un dixième sur Red Bull avec la nouvelle réglementation, Ferrari a retourné sa veste durant la nuit et a refusé de donner son accord ce dimanche matin. Sauber n’a également pas donné son consentement, mais plutôt dans le but de contrer Red Bull, qui, aux yeux de l'équipe suisse, essayait de trouver une solution qui pouvait avant tout l'avantager.
Face à cette impasse, les équipes ont prévu de se réunir à nouveau la semaine prochaine mais la FIA commence à mettre à son tour la pression afin de régler cette polémique rapidement. En effet, c'est le président de la fédération Jean Todt qui serait apparemment à l'origine de la proposition du retour à la réglementation du début d'année, annoncée hier par Charlie Whiting, le directeur technique de la FIA. Le corps gouvernant de la F1 a aussi indiqué lors de la réunion de ce dimanche que les équipes avaient jusqu’à la fin de la semaine prochaine pour trouver un accord, sinon la règle des 10% serait maintenue pour le prochain Grand Prix. Tout indique donc que la FIA veut trouver un consensus au plus vite.
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