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L’association des équipes de Formule 1 a tenu une réunion d’urgence ce samedi soir pour tenter de remédier à la dégradation importante des pneus Pirelli sur la piste de Spa par temps sec. En effet, après avoir analysé les données des pneus slicks avec lesquels les pilotes ont réalisé leurs meilleurs temps durant la dernière partie des qualifications, Pirelli a estimé que les équipes devraient faire face à une dégradation plus importante que prévue.

Le manufacturier italien a reconnu durant cette réunion qu’il avait sous-estimé les contraintes exercées sur ses pneumatiques par le circuit de Spa-Francorchamps, notamment à cause des virages comme le Raidillon et le double gauche. Concrètement, Pirelli a estimé que ses gommes ne tiendraient pas plus de six tours sur le sec avant de rencontrer une dégradation importante.

Craignant de vivre une situation potentiellement cauchemardesque en cas de Grand Prix sur le sec, ce qui arrive cependant rarement en Belgique, le directeur de Pirelli Motorsport, Paul Hembery, a donc convoqué cette réunion d’urgence de la FOTA. Durant ce meeting, les équipes sont parvenues à un accord de principe pour modifier le carrossage de leurs monoplaces avant la course afin de prolonger la longévité des Pirelli à une dizaine de tours. Quoi qu’il arrive, voilà qui devrait encore pimenter le spectacle ce dimanche après-midi à Spa-Francorchamps.

Cependant, certaines écuries, dont l'équipe championne en titre Red Bull, ont mis sous pression Pirelli qui a ainsi demandé à la FIA d'intervenir. Ces équipes ont renouvelé leurs demandes et ont refait pression sur la FIA cette fois, à seulement quelques heures du départ, afin d'être autorisées à s’élancer avec de nouveaux pneus avant. Toutefois, la FIA a refusé, estimant que la modification du carrossage proposée par Pirelli suffisait, ce qui signifie que plusieurs pilotes partiront avec des pneus avant déjà en fin de vie et seront obligés d’effectuer un arrêt au stand anticipé, car la réglementation oblige les pilotes ayant roulé en Q3 à conserver leurs pneus utilisés la veille pour le départ de la course.

Paul Hembery craint d'ailleurs des problèmes avec la FIA si certaines équipes continuent à exercer leur pression. Il n'a ainsi pas hésité à rejeter toute la responsabilité de cette affaire sur le dos de celles-co, révélant que plusieurs d'entre elles avaient volontairement décidé de ne pas adopter l'angle de carrossage conseillé pour que la FIA autorise un train de pneus neufs pour le départ. Cependant, la FIA n'ayant pas plié, ces voitures se retrouvent à présent dans une situation difficile dont elles tentent de renvoyer la responsabilité sur Pirelli.

"Pour chaque Grand Prix, nous recommandons aux écuries de ne pas dépasser un certain angle de carrossage afin de préserver leurs pneumatiques. Il s’agit également d’une question de sécurité. Toutefois, je soupçonne plusieurs d’entre elles de ne pas avoir suivi nos recommandations pour Spa. J'en soupçonne d’ailleurs de ne pas l’avoir fait non plus lors de plusieurs Grands Prix précédents." a-t-il expliqué, proposant à la FIA d’obliger, par le biais du réglement, à suivre les recommandations émises par le manufacturier italien, ce qui permettrait ainsi d’éviter tout problème au niveau de la sécurité : "Pour moi, la FIA devrait obliger les écuries à suivre nos recommandations et elle devrait également contrôler les angles de carrossage adoptés par les équipes. Cette situation est potentiellement dangereuse car les écuries qui ne suivent pas nos recommandations et qui adoptent un angle de carrossage trop agressif pourraient rencontrer des problèmes avec leurs pneus.

Et si un problème survient, la faute retombera sur Pirelli, alors qu'en fait nous n’y sommes pour rien."