Alternance Belgique - France ? (15) : l'État ne tranchera pas
La France accueillera-t-elle un Grand Prix en 2013 ? Rappelons que depuis plusieurs mois, il est prévu une alternance entre la Belgique et la France pour accueillir la Formule 1 chaque année, ce qui soulagerait ainsi les organisateurs belges et permettrait à la France de retrouver son Grand Prix perdu depuis 2008.
Si les promoteurs des circuits du Castellet et de Magny-Cours militent chacun en leur faveur, l'État ne semble pas vouloir trancher pour l'un ou pour l'autre et a décidé de renvoyer le dossier devant la FFSA, la Fédération Française du Sport Automobile. Il s'agirait là concrètement d'un aveu d'impuissance du gouvernement pour faire avancer le projet avec le budget qu'il s'est fixé. La FFSA aurait donc pour mission de reprendre les choses en main et de faire pression pour que les coûts de préparation d'un tel événement soient en accord avec les prétentions des dirigeants, à l'heure où la France doit limiter fortement ses dépenses et notamment dans les domaines qui ne sont pas en adéquation avec la perspective du développement durable et de l'écologie.
"L'analyse objective des informations présentées, après deux rencontres avec les représentants des deux sites candidats, a confirmé que les deux sites possédaient les qualités requises pour accueillir un Grand Prix. Il est cependant apparu nécessaire d'approfondir les deux projets en lice, principalement au regard de fortes incertitudes liées à des points essentiels du montage juridique et financier," a indiqué Valérie Fourneyron, la ministre des sports.
Fourneyron a ensuite listé quatre points particuliers, qui gèlent actuellement l'avancé du projet. Il s'agit tout d'abord de l'absence d'accord avec l'entité qui gère la F1, la Formula One Management présidée par Bernie Ecclestone, sur le montant du droit de plateau, c'est-à-dire sur la somme que chaque équipe reçoit pour son déplacement au Grand Prix. Vient ensuite la question de la possibilité d'une alternance annuelle avec un autre Grand Prix en Europe, très vraisemblablement la Belgique, qui n'a toujours pas été confirmée. Le manque d'informations sur les coûts des aménagements supplémentaires exigés pour l'inscription au calendrier pose problème également, et, dernier point mais non le moindre : les conditions de négociation des partenariats privés restent à définir.
"La FFSA est le seul organisme compétent pour programmer une compétition internationale de Formule 1 sur le territoire. Elle est donc invitée à examiner avec les porteurs de projets, les conditions techniques, financières et juridiques dans lesquelles un Grand Prix de France pourrait être organisé sur l'un ou l'autre circuit," a déclaré la ministre, en ajoutant que le gouvernement souhaitait prendre le moins d'initiatives possible dans ce dossier : "L'État ne s'engagera pas financièrement dans le retour d'un Grand Prix en France pour ne pas contredire les exigences de maîtrise des finances publiques fixées par le président de la République et le premier ministre. Nous ne pourrons en aucun cas contribuer financièrement à l'organisation," a martelé Fourneyron, avant de conclure : "Dans un souci de responsabilité, j'assure ma détermination à veiller à ce que l'ensemble des conditions économiques, juridiques et financières soient réunies pour assurer la pérennité de cette manifestation en France, dans des conditions optimales pour l'événement lui-même comme pour les collectivités concernées."
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