Gribkowsky condamné, Ecclestone simple complice
Dans l'affaire de corruption impliquant Gerhard Gribkowsky, celui-ci vient d'être condamné à 8 ans et demi de prison pour corruption alors que le grand manitou de la Formule 1, Bernie Ecclestone, a simplement été décrit par les procureurs allemands comme un "complice" et espère désormais qu'il ne sera plus inquiété.
L'ancien banquier de la BayernLB a été reconnu coupable d'abus de confiance, de fraude fiscale et de corruption. Parmi les items d'accusation, il y a justement les 45 millions d'euros reçus au cours de la vente de la Formule 1 au fonds d'investissements CVC Capital en 2005.
Le procureur Christoph Rodler a précisé la situation de l'icône de la F1 : "Il se révèle que Mr. Ecclestone n'était pas victime d'extorsion mais le complice d'un acte de corruption." Il semble en fait que le plan précis était de s'assurer que la F1 soit vendue à CVC Capital avec de nombreuses clauses dictées par les désirs de l'octogénaire, qui souhaitait justement en garder le contrôle total.
Si Ecclestone assure qu'il s'agirait en fait d'intimidations que lui a faites Gribkowsky, ce dernier a pour sa part déclaré la semaine dernière au tribunal de Munich que les allégations concernant l'argent reçu étaient "essentiellement vraies" et qu'il s'agissait en fait de pots-de-vins versés par Ecclestone. Par conséquent, alors qu'il n'apparaît pour l'instant que comme un complice non concerné par les condamnations données à Gribkowsky, le britannique pourrait se retrouver à son tour confronté à sa propre affaire de corruption alors qu'il a toujours démenti les propos du banquier allemand, affirmant que l'accusé disait "n'importe quoi pour réduire sa peine".
Ecclestone n'a donc pour le moment été inculpé d'aucune infraction ; reste à voir quelle sera la réaction des procureurs allemands ou des autorités britanniques. Le président de la FOM (Formula One Management) a ainsi insisté une nouvelle fois sur sa non-implication mais il est conscient qu'il ne pourra pas empêcher les autorités allemandes d'ouvrir un dossier sur lui. "Ils ont pris leur décision après avoir examiné ses déclarations. Je leur ai dit la vérité," a déclaré Bernie Ecclestone à la presse. "Je pense que Mr. Gribkowsky a dit ce qu'il devait leur dire. Je ne pense pas que je devrais être poursuivi mais on ne sait jamais."
Par ailleurs, le fisc britannique s'intéresse depuis longtemps à Ecclestone ; avec la fin du procès Gribkowsky, la situation pourrait bien se décanter pour eux, et le principal intéressé en est bien conscient, toujours avec sa pointe d'ironie : "Après tout cela, je serais bien surpris de ne pas avoir de leurs nouvelles !"
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