La FIA a toujours l'intention de réduire les coûts en F1 afin que celle-ci devienne juste et équitable, et selon l'instance dirigeante, il y aurait urgence si l'on ne veut pas perdre d'équipe -comme l'a déjà fait remarquer Luca di Montezemolo, le patron du constructeur Ferrari.

Honda, Toyota et BMW ont quitté la F1 très rapidement à la suite du début de l'actuelle crise, en 2008 et 2009, car elles trouvaient qu'elles n'avaient pas retour sur investissement en F1 qui, par ailleurs, négligeait la préservation de l'environnement et la mise en valeur d'énergies vertes alors que les constructeurs automobiles sont désormais très pénalisés si leurs voitures de série ne sont pas améliorées dans ces domaines. En 2009, la F1 était ainsi tombée au niveau du seuil minimum de dix écuries en dessous duquel elle s'est engagée à ne jamais descendre dans le cadre du championnat du monde.

À la suite de la réunion du Conseil Mondial du Sport Automobile de vendredi dernier, le président de la FIA, Jean Todt, a tiré la sonnette d'alarme et prévenu que la F1, parce qu'elle est encore trop onéreuse, pourrait voir plusieurs écuries mettre la clé sous la porte si elle ne revoyait pas son train de vie à la baisse. "La F1 est trop chère, selon moi. Si nous ne faisons rien, nous pourrions bientôt nous retrouver dans une situation où nous aurions moins de douze équipes sur la grille de départ," ajoutant que des actions étaient prêtes à être mises en place : "Des discussions actives sont en cours avec les équipes pour contrôler les coûts et nous serons rapides à les mettre en vigueur," a confirmé le français.

Lors de ce CMSA, la FIA a d'ailleurs fixé une date butoir, à savoir le 30 juin, pour un vote en faveur de ces mesures visant à réduire les coûts de fonctionnement de la F1, répondant ainsi à l'appel lancé par Ferrari qui s'inquiétait des dégâts de la récession.

De plus, en 2014, le package flambant neuf des F1 turbo-compressées sera plus cher que cette année. La FIA a anticipé l'inflation et travaille donc avec les motoristes et les constructeurs pour que le nombre de moteurs alloués passe de 8 par pilote et par saison en 2012, à 5 en 2014, mais leur fiabilité devra alors être quasiment sans faille, d'autant que le calendrier des Grands Prix continue encore et toujours de s'allonger.

Il est donc urgent de réduire les dépenses en Formule 1, mais à l'aide de quels mesures ? Après plusieurs propositions par Ferrari et par Bernie Ecclestone, le grand manitou de la FOM, qui se sont faits assez pressants à ce sujet, la FIA aurait notamment l'intention d'autoriser les grandes équipes à vendre leurs châssis aux équipes les plus modestes du plateau, une décision qui doit être prise avant la fin du mois de juin pour probablement entrer en vigueur dès la saison prochaine. Cependant, les discussions risquent d'être mouvementées car une décision de ce genre est contre-sportive puisqu'elle risque d'entraîner une diminution de la recherche dans le domaine technique et de mener à l'uniformisation de la F1.