Depuis l'affaire des consignes de Red Bull au GP de Grande-Bretagne, Mark Webber campe toujours sur sa position et n’a aucun regret de ne pas avoir respecté ces consignes d’équipe données par radio en fin de course.

Voyant le pilote australien se rapprocher de son coéquipier Sebastian Vettel et commencer à le mettre sous pression pour le gain de la deuxième place, Red Bull avait demandé à Webber de maintenir sa position afin d’éviter tout accrochage entre ses deux pilotes, comme cela leur état arrivé l'an dernier en Turquie. Webber avait cependant ignoré les quatre ou cinq demandes de son équipe avant de finalement légèrement lever le pied dans le dernier tour. Il n’en fallait pas moins pour que naisse une controverse à l’arrivée de la course, Red Bull et Webber campant chacun sur leur position, alors que ces consignes viennent tout juste d'être ré-autorisées cette saison après avoir été interdites depuis près d'une dizaine d'année.

Webber réaffirme qu’il ne regrette pas sa décision, même s’il comprend la position de son équipe : "Je ne vais pas recevoir un prix pour deviner ce que vous voulez tous lire cette semaine, n’est-ce pas ? La décision de mon équipe de me demander de ne pas essayer de passer Sebastian Vettel dans l’autre Red Bull lors des quatre ou cinq derniers tours du Grand Prix de Grande-Bretagne !"

"J’ai choisi d’attaquer aussi fort et de courir aussi juste que je pensais que cela était possible, en essayant de faire de mon mieux pour battre Sebastian. J’étais quelques fois très proche mais je n’ai pas pu le dépasser. C’était évidemment une situation difficile, mais je me suis toujours senti à l’aise dans ce que j’ai fait. Dans une telle situation, vous êtes confronté à un conflit d’intérêts.

Vous voulez améliorer votre position par rapport à la personne qui vous précède, en particulier quand il s’agit de quelqu’un du niveau de Sebastian. Recevoir la consigne de tenir ma position est donc quelque chose que je n’étais pas préparé à suivre à ce moment donné. Si j’avais levé le pied et que j’avais maintenu cet écart de trois secondes, comme il m’était demandé de faire, j’aurais eu bien plus difficile à dormir après la course.

Mais au même moment, je savais que j’allais contre la volonté de l’équipe. D’habitude, si vous courez et essayez de gagner une position, vous imaginez que tout le monde est heureux avec ça. Mais ils ne l’étaient évidemment pas, pas parce qu’ils ne voulaient pas me voir terminer deuxième mais parce qu'ils ne voulaient tout simplement pas que nous nous accrochions. De leur point de vue, c’est évidemment leur pire cauchemar et je les comprends. Mais ce qui était difficile pour moi d’accepter, c’était que cela se passait si près de la fin de la course. Dans ce genre de situation, tout pilote est un peu moins enclin à accepter une telle demande, car il sait quel peut être le résultat pour lui à l’arrivée."

Webber a ajouté que l’une des solutions possibles, puisque les consignes de course sont à nouveau autorisées, aurait été de demander à Vettel de céder sa position. Il était en effet plus rapide que le champion du monde en titre mais à quoi cela aurait-il servi, puisque le leader de la course, Fernando Alonso, était bien trop loin ? "Ayant dit cela, s’ils étaient inquiets à l’idée de perdre des points, l’une des possibilités aurait été de changer les positions, étant donné que j’étais un peu plus rapide à ce moment de la course. Mais je ne suis pas un grand fan de cette politique et je sais que ce n’est pas non plus le cas de Red Bull. Selon moi, la balle est autant dans le camp de Vettel que dans le mien dans ce genre de situation. Nous devrions être libres de courir, tout en gardant à l’esprit les meilleurs intérêts de l’équipe."

À quelques semaines de discuter d’une prolongation de contrat avec Red Bull, Webber précise que cette affaire n’aura aucune influence sur sa décision, ni sur celle de son patron, Christian Horner. "Christian et moi avons eu une discussion à ce sujet après la course. Nous nous sommes expliqués et je pense que nous avons compris notre position respective. Je suis sûr que vous vous demandez si cela aura une quelconque influence sur ma décision pour 2012, si je resterai avec Red Bull ou non. L’équipe et moi avons le temps pour prendre cette décision. Nous discutons d’une reconduction à l’heure actuelle et cela va dans le bon sens, et ce qu’il s’est passé dimanche ne changera rien à mon avenir."